Découvrir le vin nature

C’est un constat, une nécessité, quand ton métier est orienté autour de la dégustation.

Que ce soit pour les gens qui travaillent en cuisine, ou pour ceux qui sont passionnés par le thé, le café, le chocolat ou la bière, il est primordial de développer son palais et de toujours demeurer ouvert aux changements.

Mise en contexte

On est en au milieu des années 2000, je travaille comme sommelier et il y a un mouvement qui s’accélère dans le milieu de la restauration à Montréal. Il est de plus en plus question de vins natures, sans intrants chimiques, des vins qu’on dit « propres » et « vrais ». Je ne suis probablement pas le seul, mais je peux remercier Marcel Lapierre avec ses vins du Beaujolais pour m’avoir initié à ce type de produits. Avant toute chose, c’est la découverte de nouveaux arômes qui m’a frappé. Ma curiosité a été piquée au vif et j’ai eu le goût d’approfondir le sujet, de gratter la surface pour comprendre ce que j’avais devant moi. Pour la suite, je peux presque parler d’une révélation. J’avais d’abord senti la nouveauté, mais cet éveil par les sens m’a mené beaucoup plus loin.

Il y a derrière les vins natures une vision globale à long terme qui m’interpelle. L’idée est de réussir à élaborer un produit sain, pour le bien-être du consommateur et de son environnement. Définir ce type de vin peut sembler compliqué, mais en fait, le vin nature, c’est ce que devrait être le vin : « la boisson résultant de la fermentation alcoolique complète ou partielle du raisin frais ». On parle ici d’agriculture, on parle de faire pousser un fruit sans avoir recours à aucun intrant, à aucun élément qui n’est pas naturellement présent dans le sol. Il s’agit là d’une certaine évidence, mais les avancées scientifiques et technologiques sont venues complexifier à souhait un processus relativement simple.

Mais attention!

Faire du vin nature, ce n’est pas un raccourci et ce n’est pas de tout repos. Les vignerons et vigneronnes qui adoptent cette lignée doivent chouchouter leurs vignes et leurs sols pour arriver à obtenir les baies les plus optimales pour la transformation en vin. Travailler « en nature », c’est un mode de vie, une vocation qui implique une compréhension de l’environnement et une attention à tous les détails. La vinification implique un contrôle scrupuleux de l’hygiène du chai pour s’assurer d’obtenir un produit le plus sain possible.

Délicieuse philosophie

Mais on a beau essayé de comprendre tout ce qui se passe dans ce mode de production, c’est le contact direct avec les artistes de la vigne qui nous permet de saisir la grandeur du projet. Je me sens privilégié, en tant que sommelier, de pouvoir faire découvrir cet univers à mes clients et clientes. Il y a des gens qui ont des réticences et je peux les comprendre. Ça me donne encore plus de motivation pour propager la bonne nouvelle et initier de nouvelles personnes à cette passion, à cette délicieuse philosophie.

J’ai hâte de vous en parler davantage! Il faudrait peut-être se rencontrer…

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